MATINÉE DE RÉFLEXION

A l'occasion de la journée mondiale de la santé mentale, une journée de réflexon autour la question de la prise en charge des troubles psychiques périnatals retient notre attention. Encore considérée comme tabou dans notre milieu, des femmes et des hommes souffrent en silence plutot que demander l'aide d'un professionnel, pourtant, c'est un droit: un droit humain universel.

Rosette Disashi

10/9/20232 min lire

Briser le silence : les troubles psychiques périnatals, un enjeu de santé publique

La maternité, un parcours semé d'émotions

Devenir parent est une expérience unique, riche en émotions. Joie intense, anxiété, fatigue... Ces sentiments sont tout à fait normaux. Cependant, pour certaines personnes, ces émotions peuvent devenir intenses et durables, évoluant vers des troubles psychiques comme la dépression post-partum, l'anxiété sévère ou le trouble bipolaire.

Un tabou tenace

Malheureusement, ces troubles sont encore trop souvent minimisés, voire niés. La peur du jugement, la culpabilité, l'idée de ne pas être une "bonne mère" poussent de nombreuses femmes (et de plus en plus d'hommes) à souffrir en silence. Pourtant, il est essentiel de rappeler que les troubles psychiques périnatals ne sont pas une faiblesse, mais bien une maladie qui nécessite un traitement.

Un droit à la santé mentale

Chaque individu a le droit de bénéficier d'une bonne santé mentale, y compris pendant la période périnatale. Consulter un professionnel de santé mentale n'est pas un signe de faiblesse, mais une preuve de force et d'amour envers soi-même et son enfant. En effet, une mère ou un père qui va bien est en mesure d'offrir un environnement plus stable et sécurisant à son bébé.

Les conséquences d'un non-traitement

Les conséquences d'un non-traitement des troubles psychiques périnatals peuvent être importantes, tant pour la mère ou le père que pour l'enfant. Elles peuvent se manifester par des difficultés relationnelles, un développement émotionnel perturbé chez l'enfant, un risque accru de dépression chez la mère, voire des comportements à risque.

Comment agir ?

  • Sensibiliser: Il est essentiel de sensibiliser le grand public, les professionnels de santé et les proches sur l'existence de ces troubles et sur l'importance d'en parler.

  • Dépister: Mettre en place des outils de dépistage systématique des troubles psychiques périnatals lors des consultations prénatales et postnatales.

  • Accompagner: Proposer des soins adaptés et accessibles aux personnes souffrant de ces troubles, en impliquant les partenaires et la famille.

  • Lutter contre la stigmatisation: Changer les regards et les représentations de la santé mentale, en particulier dans le contexte de la parentalité.

La Journée mondiale de la santé mentale est l'occasion de rappeler que chacun d'entre nous a un rôle à jouer pour briser le silence autour des troubles psychiques périnatals. En en parlant ouvertement, en soutenant les personnes qui en souffrent et en demandant de l'aide si besoin, nous pouvons contribuer à améliorer la qualité de vie de nombreuses familles.